ANECDOTES

HOMMAGE

1914, Paris, Gare du nord ou Gare de l'est, un brouhaha indescriptible sur un quai. Des jeunes gens montent dans un train. Ils sont tous gais, hilares et insouciants. On ne les appelle pas encore des poilus. Pour l'instant, ce sont des gamins, sans doute instrumentalisés. Ils sont en uniforme et se rendent au front.

Certains sont ivres, d'autres très sur d'eux mais tous sont persuadés qu'ils partent pour quelques jours chasser du "Boche". Ils ont même mis des fleurs à leur fusil et ils chantent : "On va les bousiller !... et on rentre !...".

Bien sur, parmi tous ceux là, il existe quelques garçons plus sages et raisonnés mais on ne les entend pas. Que faire contre un groupe pareil ?... De quoi être agoraphobe !... la foule est une horreur !... Comme disait saint Dominique ( pas moi, l'autre !) : " Tuez les tous!... Dieu reconnaitra les siens !...." Ca, c'est pour le train !......

Sur le quai, il y a du monde aussi, les femmes, les mères et les fiancées de ces militaires. Elles sont joyeuses, trop peut être !.... Elles expriment leur liesse et partagent l'opinion de ces messieurs. Comment la gente féminine peut elle se réjouir ainsi de voir ses maris, fils et amants partir se battre ?..... La période, sans doute, où la propagande est plus facile que maintenant. Cette liesse populaire est improbable et incroyable !... Tous sont euphoriques !...

Tous !....Sauf une jeune femme ! ... Elle est frêle mais a du coffre !... Elle hurle des injures, elle semble histérique et parait plus consciente du danger que ses voisines. Ce n'est pas une anarchiste, elle serait plutôt bourgeoise, ses parents sont dans le négoce des chevaux. Elle crie pour que son mari ne parte pas. Elle sent peut être que cela sera une "boucherie " !.... Elle invective tant et si bien qu'elle finit par déranger autour d'elle !... Il ne fait pas bon être isolé au milieu de cette assemblée festive !...

Elle pertube tellement cette population que les " hirondelles" finissent par s'en mêler... Ils arrivent et veulent lui faire quitter le quai. Les policiers l'empoignent et elle continue à hurler !... Et se débat.... Si elle continue, ce sera le panier à salade ou le violon !... A quatre contre une , les cognes sont les plus forts !... Ils arrivent à la déplacer en dehors de la gare et s'assure qu'elle ne peut y revenir !...

Bravo madame !... Comme elle avait raison !... Son mari reviendra mais avec des éclats d'obus dans le ventre. Son beau frère y restera !... Cela s'appelait "VERDUN ".

Cette femme était ................ Ma grand mère maternelle. Merci à toi Margot de m'avoir, avec pépère Louis, inculqué l'humanisme et le sens de l'humanité et rassures toi, de là ou tu es, moi aussi je suis un rebelle !.... Comme tu disais : " Les chiens ne font pas des chats !...".